LES JOLIS BATONS argentés marquent leur grand retour depuis plus d’un an. Sans avoir vraiment disparu, ils s’étaient montrés plus discrets ces dernières années. Représentatives des fêtes populaires d’une époque, les majorettes ont été associées au fil du temps au « kitch ».
Parallèlement, le mot « twirling » a fait son apparition, le verbe anglais « to twirl » signifiant « faire tournoyer ». Aujourd’hui, on confond souvent la discipline majorette et le twirling apparu en 1978. Quelques nuances s’imposent.
L’un appartient au domaine du spectacle, l’autre à celui du sport. Tous deux peuvent être un loisir et se pratiquer pour le plaisir. Si l’on connaît bien les majorettes, on connaît moins les twirleurs, ceux qui manient le bâton en lui associant une dimension gymnique. La discipline se base en effet sur le maniement de bâton, la gymnastique et la danse et peut être très sportive !
Le twirling loisir et la majorette pour tous
Michaël Delannoy, coordinateur départemental de l’Association d’action éducative constate qu’il y a encore quelques années, les activités très demandées tournaient autour de la consommation et des jeux solitaires comme la pratique du jeu vidéo par exemple. « Aujourd’hui, on me demande à nouveau des activités plus classiques comme la photo en noir et blanc, la poterie, le jardinage… » La majorette et le twirling de loisir en font partie, avec une préférence pour le twirling. Il paraît en effet plus « branché » de pratiquer le twirling que d’être majorette. Celle-ci est souvent associée à la fanfare alors qu’elle peut défiler également sur des rythmes actuels !
La différence majeure entre le twirleur et la majorette réside dans le fait que la majorette a pour vocation d’animer un événement en extérieur et de défiler alors que le twirleur danse en salle. Le bâton aussi diffère entre les disciplines : il est plus court chez la majorette et mesure la longueur du bras chez le twirleur.
Le twirling se pratique sans enjeu dans de nombreux clubs à partir de six ans. Très accessible sur le plan financier (un bâton standard coûte environ trente euros), il est surtout axé sur le maniement de bâton et la danse. La plupart des pratiquants ont entre 6 et 12 ans. En compétition, il est plus coûteux.
Il existe une discipline ludique appelée « mini-twirl », un twirling adapté aux enfants de trois à six-sept ans. Baby-twirl, éveil puis initiation se succèdent permettant à l’enfant de prendre conscience de son corps et de ses possibilités avant de commencer le twirling.
Sacrément sportif en compétition !
Avoir une santé de fer est indispensable pour pratiquer le twirling de haut niveau. Sport artistique et de compétition codifié, ses exigences sont aussi importantes que celles du patinage artistique ou de la gymnastique rythmique et sportive. Rigueur, précision, équilibre, dextérité, harmonie et énergie sont requis sur le pratiquable, surface délimitée sur laquelle l’athlète évolue.
Le sportif, homme ou femme, peut fournir une prestation individuelle, en duo, en équipe (six à huit athlètes) ou en groupe (douze sportifs !). Celles des groupes, qui exécutent des chorégraphies synchrones, sont particulièrement impressionnantes ! Le sportif réalise des enchaînements combinant expression corporelle, adresse et gymnastique au sol dont des figures acrobatiques, sur un thème musical. Ouvrez grands les yeux ! C’est rapide et d’une remarquable beauté.
Chaque muscle est sollicité. Le sportif se prépare donc sérieusement en suivant des entraînements physiques et techniques intenses avec assiduité et sérieux. Il doit savoir gérer son anxiété. À l’heure actuelle, de nombreux clubs de majorettes associent leur nom au twirling et participent aussi régulièrement à des compétitions, souvent interfédérales. Il est donc parfois difficile de les situer. Cette année, le Comité départemental de twirling bâton est sollicité pour créer une section majorette. Alors, majorette ou twirling ?